Oui, au jour–nuit, à l'orient–occident, à l'altérité, à la rencontre. Oui au chaos qui nous habite et nous permet de porter et d'accoucher d'une étoile qui danse.
J'avais besoin de vous en parler. J'avais besoin de vous emmener en récit sur ces clichés qui nous font cortège. J'avais besoin de résister à l'envie de me taire et de m'enterrer, simple respect pour le vivant et pour celles et ceux qui sont tombés :
Etre, ni la parfaite ni l'objet.
Celle qui donne espère que la graine germe. Celle qui doit agit sans vie. Celle qui prête reproduit, le devoir de se soumettre. Celle qui donne : vie.


"Le plus difficile à équilibrer dans la vie, c'est de savoir dire non et de savoir dire oui. Le non total comporte au fond un oui total. C'est trop entier, trop simple, et c'est pourquoi il faut aller plus loin dans le jeu délicat du refus et du consentement. En vérité, pour me dire oui à moi–même, pour dire oui au monde, il me faudrait suivre la voie lactée, passer sur une ligne de crête lumineuse entre plusieurs vertiges, et par plusieurs mondes, ou plusieurs abîmes."

Mon drap se tisse. Les fils se placent côte à côte sans se confondre, ils se réunissent par ce qu'ils composent, des soi et des autres, des ici et des là, des oui et des non. Des désaccords, des décalages, se créent des équilibres, des soutiens, des affirmations et des puissances, des accords et des correspondances.
Mon drap se marque de l'ici, il est informé du là, il porte la subjectivité des imaginaires créateurs : des génératifs, des représentés, des éphémères. Du moi, du je–tu, et du nous, il compose.

Mon drap signe peut–être, de ses deux faces portant en creux une même intériorité, la capacité du féminin à prendre le clos pour donner l'ouvert : par résilience (je soigne, le souffle vital d'abord), par déplacement (j'espace, je sais connaître ta place), et par nomination (je fais trace, je sais amener au vivant).
Et si, on dirait qu'il s'agirait d'être plus que de revendiquer, une forme ou un état, d'être appelé– es non pas à figer mais à devenir, et sans se hâter ni s'arrêter demeurer : ici, habiter.

Mon drap! Où se déploie une infinité de visages et d'elles. Comme une légèreté retrouvée, entrevue au bout d'un chemin. La vie que je donne n'est qu'un prétexte à posséder. Le fait que je donne n'est qu'un prétexte à peser.
A peine née, construite contrainte cristallisée? Il y a d'autres formes. D'autres fils, fils et filles. Il y a une matière sans âge, une multiplicité de bagages, de quoi s'ancrer de quoi créer. Sans promesses, juste aller.

Car non, nous ne sommes pas encore arrivés, continuons?

RRES FR EN